SlowFood Champagne-Ardennes accueillait une assemblée de 120 personnes au Palais du Tau, où se déroulait autrefois le festin qui clôturait la longue liturgie royale célébrée à la cathédrale.
Un événement établi de concert avec SlowFood France – le Président Jean Lhétitier qui animait les débats, SlowFood Bastille – Marion Desmartin, l’administrateur du Palais du Tau – Mr Dumanoir, la participation de Gérard Boyer, les interventions éloquentes des 2 historiens Mr. Collard et Mr. Demouy, l’historique de la maison Veuve Clicquot-Ponsardin présenté par Fabienne Huttaux ainsi que les 2 cuvées, dont un rosé, qui agrémentaient la dégustation des champagnes.
Mr. Patrick Demouy nous présentait différents thèmes : La Physiologie du goût qui paraît en 1825, année du sacre de Charles X. Cinquante ans plus tôt, en 1775, avait été sacré Louis XVI. Ces deux dates encadrent la vie de gastronome de Brillat-Savarin. Dans l’histoire du champagne, quel vin pouvait-on déguster entre 1775 et 1825. Quelle image Brillat-Savarin en a-t-il laissé dans son oeuvre. Comment ont évolué la production et la commercialisation du champagne. En 1775, la maison Clicquot venait de naître, en 1825 le maire de Reims s’appelait Ruinart.
Mr. Franck Collard nous relatait la peur du poison et la naissance des manières de table. L’image du banquet médiéval telle que les romans ou les films historiques la véhiculent est celle d’une débauche de nourriture et de boisson absorbés gloutonnement par des convives affamés autant qu’assoiffés et cédant à tous leurs instincts. C’est oublier que les manières de table ont précisément commencé de s’imposer à la fin du Moyen Age dans les cours royales et princières où banqueter donnait lieu à une mise en scène du pouvoir, notamment lors du banquet de sacre, à Reims, mais représentait aussi un péril certain en un temps où la crainte du poison commandait qu’on se tînt à distance des aliments et des breuvages. Reconstituer le cérémonial du repas princier conduit à s’interroger sur le rôle de cette psychose de l’empoisonnement dans la mise en place d’une sorte de liturgie de la table.
Ensuite l’assemblée se pressait autour des buffets établis avec la logistique précieuse et les talents culinaires de Mr Landragin (Restaurant de l’Abbaye à Hautvillers ) pour apprêter la dinde rouge d’Ardennes de Mr. Devresse le producteur. Trois vignerons et la Maison Veuve Clicquot proposaient leurs cuvées favorites à dégustation : Erick De Sousa – Cuvée Caudalies, Vincent Laval – une cuvée Brut Nature non dosée, Benoit Tarlant une cuvée de chardonnay non greffé – franc de pied ( rare en champagne et depuis l’invasion du phylloxera ).