bouse-de-corne-500-chenillardAu printemps, dès que les sols se réchauffent, nous appliquons des préparations de bouse de corne sur notre partie de vignoble en *culture lunaire* – *en conversion Biodynamique (contrôle Ecocert depuis 2004) suivi d’un griffage léger en surface, pour bien les répartir sur le sol.

bouse-de-corne-jour-racine-biodynamieCette préparation biodynamique, dite 500, est composée de bouse de vache.
Elle a pour but de revitaliser la vie des sols (micro-faune et flore) par les micro-organismes qu’elle contient, de favoriser le complexe argilo-humique, de développer les racines.

bouse-de-corne-500-biodynamie-organic-vineyard
Suivant les conseils précieux de Jacques MELL, nous appliquons la 500 en Jour Racine ( Voir : Calendrier des semis 2006 de Maria et Matthias Thun/ Ref. Blog Biodynamie Conseil à Reims), en fin d’après-midi, quand les brumes du soir se fondent sur le sol.
On l’applique, après dynamisation d’une heure, à l’aide d’un petit chenillard pour une répartition plus homogène, à raison de 45-50 litres par hectares pour 120 g. de bouse de corne (la 500).

enjambeur-Loiseau-labour-boisseletCette application est suivie d’un griffage, labour léger de printemps, que nous effectuons avec un *vieux* Loiseau 746 des années 80, que nous avons retapé, repeint et remis en état neuf, qui nous permet de travailler avec précision dans le rang et en interceps ( sous le cavaillon) aux labours, griffages, charrutages, et bientôt tondeuse ( il nous reste encore à les adapter … trouvées d’occasion).

labour-de-printemps-vigne-champagne Un petit enjambeur (d’occasion) mono-rang léger (pour éviter trop le tassement des sols, qui nuit à la vie microbienne et à l’enracinement – facteurs importants d’expression du terroir), qui sera consacré exclusivement au travail et entretien (la tonte) des sols.
En cette fin de semaine, pendant que Guy et Christophe s’activent à l’entretien des sols et terroirs à la vigne,
Delphine et moi, dans les chais, nous préparons la liqueur de tirage et les ferments, toute la logistique bouteilles vides-capsules-bidules-papiers administratifs de régie et de transport… pour la prochaine mise en bouteilles des cuvées 2005, établie milieu de semaine prochaine, les 19 et 20 Avril en *Jours Fruit* … avec les vieilles lunes …

+ d’info :
– Concernant l’utilisation des bouses de corne,
voir l’avis de Claude BOURGUIGNON – Microbiologiste des sols:
Passerelle Eco
– La Bio-dynamie en photos:
Domaine MontiriusSite Web

Qu’est ce qu’on invente pas ! … Voilà un outil pédagogique intelligent,
apprendre à tailler la vigne de son PC, sur son clavier, avec sa souris.

Simulcep-3D Simulcep 3 D est un simulateur virtuel de taille de la vigne pour les systèmes Chablis, Cordon de Royat, Guyot simple, Guyot double et Gobelet.
Destiné aux *élèves* débutants en formation et aux professeurs – éducateurs, avec tous les cas de figures paramétrables, ou paramétrés (options), visualisés en 3 D qu’il est possible de rencontrer sur le terrain, au pied du cep, le sécateur à la main :
ceps vigoureux, bois chêtifs, ceps gelés, bois grêlés, gourmands, bois à fruits, vieilles vignes ou lancement de jeune plantation, … avec anticipation des pousses et bois de l’année suivante, après liage, taille en vert, … etc … et plus encore.

Au vignoble, pour un débutant, lors de sa formation à la taille, celà lui permet de s’entraîner à la maison, d’acquérir le *coup d’oeil-caméra* qui dans la minute lui permet d’établir sa sélection, d’apprécier spontanément la structure de son cep taillé-terminé, suivant la configuration des charpentes et des bois.

Simulcep-3DUn réflexe que l’on acquiert habituellement sur le terrain, après plusieurs mois de pratique assidue et d’expériences renouvelées.
Ce qui limite les coups de sécateurs malheureux ( et aussi les *remontrances véhémentes* – *termes choisis – de son maître de taille … pffff… quelques anecdotes cocasses de mon apprentissage avec mon grand-père Julien, mon père Raymond et plus officiellement avec le Prof de taille assermenté pour passer le Concours officiel du CIVC en 1971 … pareil que pour l’étude du piano … au début, quand on fait ses gammes … il faut de la patience au professeur et à l’élève aussi … ) qui font perdre la récolte d’un cep ou au contraire des tailles trop généreuses, qu’on peut cependant plus facilement corriger, il est vrai.
Un bon outil pédagogique pour un débutant, qui conforte ses connaissances théoriques pour plus rapidement mettre en pratique.
Maintenant, on apprend à tailler la vigne,
comme on apprend à piloter des avions de ligne.
On n’arrête pas le progrès, ça aide à l’enseignement, et aussi ça limite les erreurs – et les remarques parfois désobligeantes … :o) dans son apprentissage sur le terrain, la taille est si complexe et chaque cep si différent.

Plus d’infos : FAFSEA – Simulcep 3D

scaphoideus-titanusLe premier cas de flavescence dorée détecté sur le terroir de Mareuil-le-Port en Vallée de la Marne, à l’automne 2005. C’est le dernier bulletin du SRPV Champagne – Ardennes qui nous alerte de ces symptômes préliminaires de *jaunisse* diffusée par la cicadelle scaphoïdeus titanus vecteur de cette calamité.
Une première analyse de cette maladie, détectée sur un jeune cep de 3 ans, semble révéler que l’origine de la contamination proviendrait d’un porte-greffe infecté avant plantation.

Un prochain arrêté préfectoral va définir un périmètre de lutte obligatoire sur ce secteur.
La SRPV recommande à l’ensemble des vignerons champenois de renforcer la surveillance de leurs *galipes* (patois champenois = parcelles de vigne) à l’automne et de requérir aux pépinièristes de plus amples garanties sanitaires.

Ce n’est pas une bonne nouvelle en ce début d’année.

 » La flavescence est impossible à traiter lorsqu’elle est déclarée : une souche touchée est condamnée. Seuls moyens de lutte : arracher et traiter contre la cicadelle, vecteur de la maladie. »
Source : Jeunes Agriculteurs Magazine Web – La cicadelle, ennemie à abattre

Les moyens de lutte sont des insecticides de synthèse en culture conventionnelle, et la roténone en culture biologique en France.
Ailleurs, dans les autres pays européens, en complément de la roténone, le pyrèthre est aussi autorisé et préconisé en culture biologique.
Voir là,
concernant les conclusions tirées d’essais de lutte en culture biologique:

 » Le principal résultat de cet essai est la mise en cause de l’efficacité de la roténone, puisqu’il s’agit du seul insecticide autorisé en agriculture biologique en France pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée. Dans le cas d’une maladie de quarantaine, avec traitements insecticide obligatoires contre le vecteur, c’est particulièrement gênant. Le pyrèthre, homologué au cahier des charges européen mais pas en France, semble être une alternative intéressante (si les résultats de cet essai sont confirmés par d’autres). Le problème de l’homologation de ce produit est plus politique et économique, malheureusement, si bien que l’utilisation du pyrèthre par les agriculteurs biologiques en France risque de mettre un certain temps à être autorisée. C’est regrettable, puisque la lutte contre la cicadelle, elle, continue de poser problème aux viticulteurs biologiques. »
Source : Civambio33 – Culture BIO et Flavescence dorée

J’ignorais que le cahier des charges Bio était différent d’un pays européen à un autre. ? ? ?
Etonnant !
Pourtant, il s’agit de la même la nature, du même environnement … du même continent européen … ???
Alors, suivant le pays de la CEE,
on serait plus ou moins Bio ?
ou plus ou moins européen ? … ? ? ?
Humanité complexe.

La Flavescence dorée et la Biodynamie,
les sentiments et l’avis de Jacques MELL – Biodynamie Conseil à Reims :

 » …La lutte contre le mycoplasme étant considérée comme impossible, tant par les responsables de l’agriculture dominante que par ceux de la culture biologique, la méthode utilisée actuellement consiste donc à éliminer le vecteur, c’est-à-dire la cicadelle…
Une fois de plus, on ne s’attaque pas à la cause, mais à un tiers, c’est plus simple dans la lutte et plus confortable dans la tête, puisqu’on n’a pas à se remettre en cause. …
L’analyse des symptômes révèlent, incontestablement, une faiblesse des processus chaleur et lumière dans le végétal, et un manque de vie dans le sol… »
Lire la suite : Biodynamie-Conseil-Blog

Pour nous, vignerons champenois septentrionaux, la flavescence dorée c’est tout nouveau.
Aussi, pour mettre en alerte les amis *champagnards* et trouver des solutions,
plus d’infos sur cette maladie:
SRPV Midi Pyrénées – Flavecence dorée
INRA – Scaphoideus titanus Ball
ITV Midi-Pyrénées – Flavescence dorée
Civambio33 – Culture BIO et Flavescence dorée – Méthode douce
Jeunes Agriculteurs Magazine Web – La cicadelle, ennemie à abattre

PHOTO SOURCE : SRPV Midi-Pyrénées

Taille-Vigne-en-foule-1900
En consultant mes archives, j’ai retrouvé une vieille carte postale datant de 1900 : la taille de la vigne cultivée « en foule », à cette époque là, avant l’invasion du phylloxera.
On apperçoit, en premier plan sur la gauche, ainsi qu’en fond dispersées dans les coteaux, les *moyères*, ce sont des tas d’échalas- de *bûchottes* (en patois *champagnard*) disposées en V.
Chaque pied-cep de vigne (à l’époque la densité moyenne de culture en foule avoisinait 50 à 60.000 ceps à l’hectare ) comportait une bûchotte, sur laquelle on allait lier le brin de taille. Après vendanges, ces tuteurs – bûchottes étaient ôtés de terre pour être mis en moyères, afin d’éviter que l’extrémité de la fiche située dans le sol humide ne pourrisse tout l’hiver.
Au printemps, après la taille et le premier labour – *la bêcherie* ou *hourie* faite à la main à l’aide d’un *croc* ou d’un *houyau* selon les régions, les vignerons fichaient une bûchotte à chacun de ces pieds de vignes.
C’est ensuite après l’invasion du phylloxera, et qu’il ait fallu replanter les vignes avec des plants greffés, que la culture de la vigne se fit en ligne, ce qui permit de travailler au cheval, puis ensuite au motoculteur et à l’enjambeur.
A cette époque, les bois de taille étaient sortis de la vigne, on apperçoit sur la droite, la mule chargée de sarments, qui serviront à faire de belles flambées dans la cheminée, le soir à la veillée.

Concernant la période de taille la plus adaptée, j’ai retrouvé par ailleurs, des recommandations établies au XVIII eme siècle, par Frère Pierre, bénédictin et successeur de Dom Perignon à l’Abbaye d’Hautvillers, qui écrivait à cette époque dans son « Traité des Vignes de Champagne »:

 » On ne doit pas commencer à tailler avant le quatorze de la lune de Février, sinon la Vigne est exposée à souffrir et même à mourir, s’il survient des frimats, d’abord après qu’elle a été taillée. L’avidité de gagner dans les Vignerons leur fait entreprendre plus de Vignes qu’ils n’en peuvent façonner; ce qui les engage à tailler dez le mois de Janvier. »

et de prodiguer ses conseils éclairés, sans perdre la finalité économique … :

« Il faut mépriser la quantité qui ne fait que du vin très commun et viser toujours à la qualité qui fait bien plus d’honneur et de profit. »

Depuis un siècle, les techniques culturales ont bien changé – évolué (?), le paysage et l’environnement aussi.
C’est ce qui m’a le plus choqué, le plus ému.

À la Saint-Vincent
L’alouette prend son chant
Et le vigneron son serpillon…

Le Cordon de Royat:

Taille-Royat-pruningLe système de taille le plus répandu en Champagne sur les 3 cépages, cependant appliqué en grande majorité sur le pinot noir, très fructifère.
Il s’établit sur une vieille charpente en laissant des coursons espacés de 15 centimètres à 2 yeux (bourgeons à fruit) pour le pinot noir et meunier et 3 yeux pour le chardonnay.
Le prolongement terminal se taille à 4 yeux pour le pinot noir, le plus fructifère, et 5 yeux pour le pinot meunier et chardonnay.
Le rachet (rachai), crochet ou pisse-vin ( en jargon *champagnard*) se taille à 2 yeux sur un gourmand à la base du cep, la vieille souche. C’est sur ces rachets-rachais qu’on établit les nouvelles charpentes de rajeunissement.
Temps évalué de taille complète pour 1 hectare de Royat: 180 heures.

Le Chablis:

Taille-Chablis-pruningLa taille qui s’applique au chardonnay, car les 2 premiers bourgeons à la base du prolongement ne produisent très souvent que des feuilles.
Elle s’établit sur des charpentes espacés de 30 centimètres, avec chacune un prolongement de 5 yeux pour les cépages chardonnay et meunier, limité à 4 yeux pour le pinot noir très productif.
Le rachet / rachai se taille à 2 yeux.
Temps évalué de taille complète pour 1 hectare de Chablis: 220 heures.

Le Guyot simple ou double:

taille-guyot-pruningCe système de taille est interdit en 1er Cru et Grand Cru ( de 90 à 100 % ).
Le guyot double s’établit sur 2 baguettes ( bois fructifère issu du rachet / rachai / crochet / pisse-vin) de 8 yeux et 2 rachets à 2 yeux.
Le Guyot simple comporte une seule baguette à 10 yeux et un rachet à 3 yeux.
Temps évalué de taille complète pour 1 hectare de Guyot: 180 heures.

Taille Vallée de la Marne

Taille-vallee-de-la-marne-pruningCette taille se trouve particulièrement adaptée dans les zones gélives. En effet, le prolongement et la baguette ne sont *abaissés* et liés sur le fil qu’après la période critique de la lune rousse, ce qui permet d’épargner du gel les bourgeons des extrémités, les plus haut placés, les plus éloignés du sol.
Très localisé, de coutume ancestrale, en *petite* Vallée de la Marne, ce système de taille s’établit exclusivement sur pinot meunier avec un rachet de 3 yeux, une baguette de 9 yeux et un prolongement de 6 bourgeons.
Cette taille est interdite en premiers et grands crus.
Temps évalué de taille complète pour 1 hectare de Vallée de la Marne: 180 heures.

Ainsi, voilà quelques schémas de taille qui permettront à des amis passionnés – jardiniers du Nord, de la région parisienne, de Poitiers, de l’Est et de Belgique, vignerons du dimanche, d’établir la taille de leurs quelques ceps ou de leur treille (cordon de royat) chérie.

Plus d’infos, de vidéo et de schémas:
-En Photos et très pédagogique: Site de M. Veron du Lycée Viticole d’Avize
-En Vidéo: Site du CIVC-Champagne.fr
Les Beaux Jardins – Taille de la vigne et treille
Pépinières Chauvin – Taille de la vigne et treille

– Schémas (adaptés de mes mains – et l’aide précieuse d’un logiciel de dessin) Source : CIVC – INAO
– Temps évalué de taille complète pour 1 hectare – espacement 1 mètre, source : convention collective / Champagne.

taille-chablis-rachaisLa taille, précédée en cette saison de l’émondage des gourmands sur le cep et les vieilles charpentes, est le premier travail le plus déterminant dans le long cheminement de travaux qui vont se succéder, tout au long de l’année, pour mener à bien des raisins *bien nés* afin d’élaborer des vins de qualité. C’est la base du travail, qui nous permet de limiter la production : produire des raisins sans excès, afin de concentrer les sucres naturels et les arômes à la belle saison, et de bien répartir ces grappes sur les charpentes pour qu’elles profitent du maximum d’espace, d’aération, dans le feuillage.
En Champagne, en vignes basses à forte densité de ceps ( 1 m. x 1.10 m – en moyenne), plusieurs systèmes de taille sont établis en fonction des cépages et des crus – terroirs.
Le pinot noir très généreux est plus souvent établi en cordon de royat qui va limiter sa production.
Le pinot meunier, peu fructifère, s’adapte suivant les régions aux différents systèmes : chablis, cordon de royat, guyot simple ou double, et enfin *vallée de la marne*.
Le chardonnay est de coutume taillé en système *chablis*, une charpente de 5 yeux ( bourgeons ) par 30 cm en taille conventionnelle.
Voir exemple, ci-dessous, pour des ceps espacés d’ 1,50 m sur le rang:
Taille-chablis

Les 2 premiers bourgeons ( yeux ) à la base du sarment de chardonnay sont habituellement stériles et ne produisent souvent que du feuillage, voir exceptionnellement, les plus belles années fructifères quelques petites grappes. C’est pourquoi, ce système de taille chablis avec des baguettes de 5 yeux est privilégié pour le cépage chardonnay, les 3 bourgeons terminaux assurent la récolte.

Dans notre parcelle d’ Hurtebise, où proviennent les Rachais, plantée en 1967 en densité de 1 m. x 1 m10 d’espacement, nous limitons la taille de la sorte :
1 rachet / rachai à 2 yeux sur la base de la souche et 3 baguettes à 5 yeux ( bourgeons ), dont un *lancement* de rajeunissement qui part du rachet de l’année précédente pour être monté au 1er fil de liage.

chablis-hurtebise-rachais (Schémas : Source CIVC – INAO – Réglementation de la taille en AOC Champagne)

prétaille-chablisDepuis la chute des feuilles, dans la grisaille humide et froide des brumes de Novembre, les travaux de taille ont commencé, pour se terminer début Avril dans les parcelles les plus gélives que nous taillerons tardivement, afin d’éviter un débourrement trop précoce, qui exposerait les bourgeons éclos prématurément aux gelées printanières dans les fonds de vallées ou en bas de coteaux.
Avant les froids rigoureux et secs de Janvier et Février, on effectue un prétaillage en supprimant les gourmands des pieds, les vieilles charpentes – les vieilles *gaules* (en patois champenois), pour ne conserver que les bois à fruit, plus jeunes, mieux disposés sur le cep, qui porteront les futurs raisins, la prochaine vendange. Il faut environ un mois pour prétailler l’hiver et ensuite au printemps tailler définitivement un hectare de vigne basse en Champagne (densité des ceps : environ 9.000 ceps à l’hectare).

prétaille-chardonnay-chablisUn travail lent et fastidieux qu’il convient de commencer dès l’automne, en émandant les vieux bois et gourmands de pieds, prétailler – dégrossir la taille pour se mettre en avance pour le printemps, période à laquelle nous repasserons pour affiner ce prétaillage par une taille courte définitive. Ceci afin d’éviter que les gelées hivernales, parfois sévères dans nos régions septentrionales ( – 30 ° C. en 1985 ), n’endommagent les bois à fruit fraîchement taillés, et éviter ainsi l’implantation et le développement des maladies du bois tels que le broussin, ou plus grave encore l’esca, l’eutypiose, le broussin et le BDA (black dead arm) qui heureusement sont encore rares dans notre région.

avant-pretaillageAvant … … Après apres-pretaillage

labour-automne-champagneAu cours de la saison un couvert végétal s’est implanté naturellement d’herbes diverses et de plantes vivaces. Les passages répétés pour l’entretien et la protection de la vigne se sont succédés, aussi, après vendange, ainsi qu’au printemps après la taille, nous effectuons un labour léger de surface afin d’aérer le sol, de favoriser une hétérogénéité d’herbes sauvages, de supprimer les plantes vivaces qui s’implantent, d’éviter le tassement qui provoque à long terme une asphixie des sols et la disparition des micro-organismes, de la micro-faune et de la micro-flore bénéfiques qui sont essentielles à la fertilité du sol, à la bonne croissance de la vigne et à l’implantation profonde des racines dans le terroir. Par cette action le le sol a une meilleure structure et plus de vie.
En résumé: un labour léger de surface favorise la vie des sols et l’expression du terroir.

C
Nous effectuons ce travail à l’aide de 2 charrues d’été légères montées sur enjambeur.

rasettesLe terme labour couramment utilisé ne correspond pas tout à fait à ce genre de travail de surface. Le terme binage ou griffage serait plus approprié. La charrue est composée de 5 ou 6 rasettes en forme de coeur, qui travaillent superficiellement de 5 à 10 cm de profondeur. Le labour léger a l’avantage de retourner les herbes et les vivaces trop envahissantes, tout en respectant les horizons plus profonds du sol qui constituent le terroir par leur minéralisation. Ce binage de surface procure une bonne maîtrise de l’enherbement, un peu d’engrais vert par les plantes ainsi retournées, une aération et un décompactage des sols en fin de saison, ainsi que la supression des racines superficielles, qui ont tendance à développer leur chevelu en surface sur les sols non travaillés. Tout c’est ensemble pour favoriser une bonne synergie de la vie microbienne et de la minéralisation des sols, du terroir.

labourd'automne

Le labour d’automne terminé, de nouvelles plantules vont bientôt recoloniser cette terre fraîchement travaillée. Dans quelques jours, ce nouveau couvert végétal maîtrisé va contenir les risques d’érosion pour la saison hivernale pluvieuse et jusqu’au printemps. Période à laquelle nous renouvelons cette opération, pour limiter le couvert végétal en période de gelées printanière et de n’être pas envahi par les grandes herbes folles qui montent dans le cordon.

Coccinelles de Jour – in the daytime

2005 champagne ladybirdVoici les coccinelles des vignes de Paradis – hameau de Belval, en Vallée de la Marne. Elles couvrent le dessus des paniers des pinots meuniers du lieu-dit Le Chapeau à Cornes. Des meuniers issus de vieilles vignes de 50 ans, à la peau bien noire, à parfaite maturité, qui serviront à l’élaboration de notre rosé de saignée.

vendange 2005 Champagne - coccinelle

Tout cépage confondu meunier, chardonnay ou pinot noir, cette année ces coccinelles à profusion se nichaient au coeur même des grappes. Dans la journée, après avoir voyagé jusqu’au pressoir, elles sortaient de leur cachette, pour regagner le dessus du panier, puis faire un clin d’oeil au soleil avant de prendre leur envol.

Coccinelles de Nuit – In the evening

coccinnelle de nuit - vendange 2005La nuit tombée, elles se réunissent en chapelets sur les montants métalliques du pressoir, sur les comportes de raisins, profitant de l’éclairage des lieux.

En compagnie de ces charmantes et paisibles demoiselles, je me sents moins seul la nuit au pressoir, pour extraire, fractionner et puis ensuite placer en cuves de débourbage les derniers jus pressés, des derniers raisins cueillis en fin de journée.

Jour Fruit - Vendange 2005 - Champagne Les Rachais

Le 21 septembre 2005, à 8 heures, Massif de Saint-Thierry – sur les terroirs siliceux et calcaire du village de Cormicy.

Au petit matin frisquet (3°C.) dans les brumes d’automne, par la rosée, les épinettes s’activent à couper les premiers Chardonnay de la partie *lunaire* de la parcelle d’Heurtebise.

Les Chardonnay ont bien résisté à la pression forte et l’invasion galopante du botrytis gris ( le mauvais) de la fin août – première semaine de septembre, par bonheur les nuits froides de cette dernière semaine ont stoppé nette sa progression et ont favorisé la maturité, pour parfaire la qualité des raisins. Les éléments étaient avec nous, on est passé à deux doigts d’une catastrophe: le pourri gris.

Porteur de paniers - champagneAussi, ce sont de belles grappes trapues, bien dorées qui remplissent déjà les petits paniers. Acheminées en caissettes au pressoir à Cauroy, les premiers jus de la Cuvée affichent fièrement un 11°2, au réfractomètre. L’analyse au labo, plus affinée, confirme ce degré naturel, avec un degré sensiblement plus bas ( 2-3 dixièmes) pour les tailles ( les secondes presses). Un pH à 3,06 et une acidité totale à 7,22 g/l (H2SO4 – les initiés et professionnels apprécieront). Ces excellents résultats, ainsi que les arômes d’agrumes, de tilleul et de coings qu’expriment ces premiers moûts, nous laissent espérer de beaux vins 2005 gourmands et droits pour une prochaine cuvée Les Rachais, à laquelle les chardonnay de cette parcelle sont destinés.

Ces jolis moûts prometteurs seront entonnés en barriques bourguignonnes de 5-6 vins et quelques *pièces* neuves champenoises ( barriques de 205 litres ) dès demain, pour une mise en fermentation avec leurs levures indigènes.

La partie voisine cultivée en conventionnel *doux*, suivie en témoin par les services techniques du CIVC pour l’ étude comparative du programme biofilière Bio / Conventionnelle, affiche un degrè naturel de 10°8… mais bon, il ne faut pas tirer de conclusion hâtive, l’an dernier la partie en culture *réfléchie* -conventionnelle douce était sensiblement supérieure de 2 dixièmes à cette culture lunaire – B-dynamique.