Ici, en Massif de Saint-Thierry, voilà 2 semaines que nous n’avons pas eu de pluie, nous bénéficions d’un temps sec idéal et de chaleurs caniculaires ( + ou – 25 à 30° C. … c’est caniculaire en région septentrionale champagnarde … si, si, …), et pourtant ce ‘vingt diou d’mildiou’ continue de contaminer tous les jeunes pampres, ainsi que les jeunes feuilles tendres, sur les parcelles les plus sensibles cette année : les chardonnays!
De nouvelles taches toutes fraîches, prêtes à coloniser de nouvelles feuilles, et contaminer les grappes.
Pour limiter l’expansion, nous avons passé deux fois la cisaille à la main, afin de retirer les feuilles contaminées et couper les jeunes pampres ainsi que les entre-coeurs plus sensibles… un travail de dentellière … qui ne suffit pas à contenir les contaminations au regard des pressions extrêmes de cette maladie cette année.
Les rosées de la nuit sont très importantes, aussi, probablement (?), ce sont elles qui favorisent l’expansion de ce mildiou sur les tendres rameaux.
Les pinots noirs et meuniers sont protégés de manière totalement identique, le même jour, exactement la même application de fongicide … sur les mêmes lieu-dits, des parcelles mitoyennes … les chardonnay sont touchés par le Plasmopara viticola ( mildew en anglais language = “rosée de farine” / meal = farine, dew = rosée ) et le pinot noir pratiquement indemne de ce fléau.
La vigne est la plus sensible au mildiou en période de floraison.
Aussi, je m’explique cette disparité par la période et le temps de floraison du chardonnay précoce qui a entamé son début de floraison quelques jours avant les pinots noir et plus tardivement pour le meunier, au moment des pluies les plus virulentes de printemps.
Humble avis, car je n’ai pas d’autres explications.
Mais bon, il en est ainsi de la profession, on ne maîtrise pas tous les éléments (météo, pression + ou – virulente des maladies, …) même si on s’applique à apporter tous les soins les plus attentifs et méticuleux aux bons moments … les plus propices.
Quelques rares grains de chardonnay (cépage plus sensible à l’oïdium) sont touchés par l’oïdium.
Des parcelles et coteaux voisins sont sérieusement touchés par ce ‘blanc’ depuis 3 semaines, j’étais jusque là épargné, pensant maintenant être à l’abri de ce mauvais champignon d’oïdium jusqu’à la vendange … une angoisse supplémentaire à gérer.
Aussi, ce lundi matin au petit jour, à 6 heures, à *la fraîche*, j’applique donc un soufre fleur pour irradiquer cet autre fléau, avant qu’il n’occasionne son expansion, sa colonisation dévastatrice.
Les chaleurs caniculaires actuelles favoriseront l’efficacité de ce soufre-fleur par les émanations des vapeurs qu’il provoque par températures élevées, mortelles pour l’oïdium ( je n’ai rien d’un serial killer … des fois j’emploie des termes qui ne sont pas caractéristiques de la situation … pardon du désagrément, lire au second degrè … je ne suis pas ni écrivain, ni romancier, ni journaliste, ni diplômé d’aucune école ou université de lettres … j’écris mon quotidien de vigneron comme je fais pousser nos raisins et vinifie nos vins avec mes grosses mains câleuses .. des mains de terroirs, pas des mains de boudoirs).
Sauf que … , au cours de mon poudrage, … je suis tombé en panne avec une courroie défecteuse de la poudreuse…
Après dépannage, il faudra reprendre mon travail ce soir tard, ou demain matin à la fraîche, … un poudrage en pleine journée par ces températures caniculaires, c’est un risque de brûler feuillage et raisins.
Si il ne pleut pas d’ici là (?), car des orages sont annoncés pour la soirée …
Dur, dur … cette année !
:o(
On a hâte que les grappes arrivent enfin au pressoir, là, enfin, elles ne seront plus à la merci de cette météo capricieuse et des conditions 2008 rendues difficiles par une forte pression mildiou depuis le début de saison, et d’oïdium sur les blancs (lire = chardonnays) depuis quelques temps.