A l’automne, en voisin demeurant dans la Vallée de l’Aisne toute proche, Jean-François Desiront est venu me proposer ses services pour les labours de vignes au cheval, à l’ancienne, comme autrefois.
Sur le village de Cormicy, nous avons 2 – 3 parcelles difficiles d’accés à l’enjambeur, en pente escarpée, où il est bien difficile de travailler convenablement sans risquer de retourner le cheval de fer motorisé / l’enjambeur, et après un essai infructueux d’un labour au petit chenillard, … nous nous étions donnés rendez-vous au printemps, pour une première prestation.
C’était aussi une première pour Printemps, ce cheval ardennais de 9 ans, qui, pour sa deuxième journée, pénétrait dans les rangs de vigne, habitué qu’il était à travailler en forêt à débarder des grumes.
C’était avec un pincement au coeur que je contemplais travailler ce vaillant, doux et patient cheval ardennais… souvenir du grand-père Julien et de son fidèle compagnon Bijou, son cheval ardennais. D’une taille un peu plus imposante, Bijou était plus haut au garrot … mais j’étais aussi plus jeune, tout gamin, quand, lors des vacances scolaires, j’accompagnais parfois pépère Julien gratter le terroir, charruter ses vignes, dans la côte de La Neuville – rentrer le foin de la pâture au grenier – remonter les mannequins de la vigne au pressoir – des travaux rythmés aux pas soutenus de Bijou. … les années 60 – 70.
C’est d’ailleurs Bijou qui a entretenu le plantier de chardonnays des Rachais, jusqu’à l’arrivée du premier enjambeur Loiseau, un petit 2 rangs de 35 chevaux … un L 35, moteur à l’avant (de mémoire quinquagénaire), dans le tout début des années 70.
Voilà, en résumé photographique, ces quelques heures du travail de Printemps, dans la pente des Croupseaux et sur le haut du talus des Rachais. Toutes les autres parcelles sont travaillées à la charrue mécanique sur enjambeur, comme dans le temps.