Dans la grisaille et les brumes de cette fin Février, dans l’humidité et le froid, c’est Delphine, ma fille aînée qui travaille et nous seconde au vignoble, à la cave et aux chais depuis 8 ans, qui a commencé et s’active à la taille sur les parcelles de Mailly-Champagne, en Grand Cru de la Montagne de Reims, armée d’un sécateur électrique.
Une parcelle de chardonnay (cépage le plus hâtif) située au Bois R’naud – Les Hauts Chalois, à proximité de la route qui mène à Verzenay – son célèbre moulin.
Une vigne installée en système de taille ‘chablis’.
Une parcelle plantée en 1986, au moment de la catastrophe de Tchernobyle.
Papy Raymond nous accompagnait dans ces durs travaux de plantation, il nous recommandait de bien nous couvrir, malgré la chaleur torride qui régnait en cette fin avril 1986.
Ses conseils pressants et insistants de ne pas travailler torse nu ou en T-shirt à bras nus en dépit de la chaleur accablante, des précautions pour nous prémunir éventuellement de ce nuage radioactif – qui n’avait pas franchi les limites de nos frontières, nous disait-on à nos tv et radio nationales cocorico de l’époque … ? ? ? …
La taille chablis, établie sur 3 charpentes et un lancement de rajeunissement, nécessite un travail conséquent, 180 heures conventionelles sont nécessaires pour tailler 1 hectare de *chablis*, en densité de plantation 1 m. x 1,10 m. ( + de 9.000 pieds / hectare).
Une taille basse, au ras du sol, pour les dos et les vertèbres sensibles depuis une dizaine d’années nous avons adopté des petits chariots à 3 roues, qui limitent les courbatures et le mal de dos en travaillant assis.
La fin de semaine a été plus ensoleillée et clémente, aux premiers rayons de soleil, hier samedi, sur le vignoble de sables de Cormicy, j’ai pu passer les charrues d’hiver, des griffons, pour retourner la couche d’herbes folles qui recouvrait les sols cet hiver, avant qu’elles ne s’enracinent trop profondément.
Maîtriser le couvert végétal, avant qu’il ne soit trop envahissant.