Pour sortir l’esprit des travaux de la vigne et de l’angoisse de cette météo exécrable quotidiennement orageuse, … Soirée détente, poésie et dégustation, ce vendredi, au Centre Culturel de Tinqueux.
Ces dernières Dithyrambes de l’année accueillaient l’écrivain poète-philosophe Claude DUNETON et la vigneronne ligérienne tourangeotte Catherine BRETON.
Valérie ROUZEAU nous présentait Claude DUNETON:
» Le plus réjouissant de nos écrivains penseurs ès linguistique-et-tac nous fait l’honneur et nous procure la joie de nous rendre visite pour les ultimes agapes de l’année. Claude Duneton ! Ses ouvrages sont autant de pavés dans la mare, « un point, c’est marre ».
De langue maternelle occitane, ce philosophe des mots (comme Bachelard se qualifiait de « psychologue des livres ») nous régale de dictionnaires et anthologies aussi savants que drôles, de manuels révolutionnaires, de récits inouïs, uniques (tel ce Monument érigé à la mémoire des morts de la Première Guerre Mondiale de son village natal, Lagleygeolle.) Il sait comme personne réveiller les expressions figées, pointer « farces et attrapes textuelles » ou encore dénoncer les aberrations politiques qui ont mené, par exemple, à abolir les patois au profit de l’enseignement d’une langue française essentiellement livresque (celle de Molière – on ajoutera pour le plaisir : surtout lorsque c’est Corneille qui compose !) et par là vain. »
Une présentation de l’écrivain – romancier – philosophe – humaniste, qui s’est faite sous forme de dialogue convivial, chaleureux, entre le poète et le public attentif, communicatif.
L’auteur m’a beaucoup ému lorsqu’il a relaté la quête historique qu’il a effectuée sur le lieu des combats de St Léonard et du Fort de la Pompelle pour retrouver traces des soldats disparus, pour établir son ouvrage << Le Monument>>.
Nous qui vivons depuis 1975 sur le no man’s land du front d’Hermonville – le front des Batailles de la Marne de 1914 à 1918. Les premières années, de 75 à 80, les anciens poilus revenaient sur ces lieux de la Ferme et du Bois du Luxembourg – d’Hermonville où ils avaient survécu, après avoir combattu et mené durs combats… et nous relataient leurs faits de guerre pour reprendre des positions sur Loivre, le Fort de Brimont…
Parmi son oeuvre abondante :
L’anti-manuel de français à l’usage des classes du second degré, avec J. P. Pagliano, Le Seuil, 1980 ;
La Puce à l’oreille, Le Seuil, 1990, Le Livre de Poche, édition augmentée, 2002 ;
La Mort du français, Plon, 2000 ;
Le Monument, Balland, 2004.
Ensuite Jérôme Prévost accueillait Catherine Breton :
» On croyait tout savoir sur la pétillante et malicieuse femme de Pierre, le vigneron.
On ne savait rien sur la vigneronne.
On sait qu’il faut souquer ferme pour détacher les liens de métier qui passent par le père.
Que savons-nous de ceux défaits qui passaient par l’époux ?
Une soirée dégustation indispensable sur le goût de l’autre, par goût de la différence et dégoût des préjugés.
A l’orée 2002 Catherine Breton enfonce des coins dans les traditions locales et familiales.
Elle élabore en vis à vis dans leur cave de Bourgueil du cabernet franc croquant et des Vouvrays en “dilettante” naturellement turbulents.
Des vins intimes remèdes au désenchantement. »
Catherine commentait son Chinon Les Picasses 2003 élégant, issu d’une sélection massale de cabernet franc menée en culture biodynamique, son terroir calcaire, sa vinification sans soufre -jusque la mise- en barriques dont 20 % de neuves, sa démarche de produire ses vins personnalisés depuis 2002.
Pour ensuite déguster les caractères souples et charmeurs de son Bourgueil Les Perrières 2003 sur terroir d’argile, afin de comparer l’effet terroirs argileux / calcaire de ces 2 cuvées, et pour terminer sur un Vouvray pétillant.
Catherine et Pierre Breton
8, rue du Peu-Muleau
F – 37140 Restigné
Tel.(+33) 02.47.97.30.41
En savoir + :
Centre Culturel – Centre de Créations pour l’Enfance – Tinqueux Reims