Semaine harassante, tirage ( = mise en bouteilles) durant 2 jours et demi, depuis mercredi, 94.000 et quelques flacons = 709,88 hectolitres de vin – liqueur et ferments, précisément. Tous les fruits de la saison 2006, agrémentés des vieux vins de réserve des vendanges précédentes, issus de notre vignoble familial.
Puis, samedi plus cool, plus calme, sortie – rencontre Slow Food en Montagne de Reims à la découverte des vins (de Champagne) de Ludes et des single malt champenois de Louvois, dans une prochaine note.
Mercredi 18 avril, en jour Fruit, c’est à 5 h. 30 que j’ouvrais le portail, dans l’attente de l’arrivée du camion du prestataire Vini Champagne.
Petit matin frisquet, nous avons des gelées blanches depuis mardi,
le thermomètres oscille entre 0 et – 2° C, au lever du soleil, pour grimper, la journée, à des températures estivales de 20 à 24° C.
Un printemps très particulier, qui doit ressembler aux printemps chauds et ensoleillés de Provence, de Languedoc et Roussillon la journée, mais frisquet – gélif champagnard septentrional au petit matin, au lever du soleil (?).
Le temps que Vini Champagne installe sa chaîne d’embouteillage – table d’accumulation des bouteilles vides, tireuse, biduleuse et capsuleuse, puis enfin table de sortie de chaîne, des précieux flacons – nous effectuons les mixions (vin + levain + liqueur de tirage).
C’est à 7 h.00 que la chaîne se met en route.
Dans le cliquetis des bouteilles vides qui s’entrechoquent sur la table d’accumulation et le martèlement assourdissant de la capsuleuse qui 5.000 fois par heure obture un flacon.
Trois personnes alimentent la chaîne en bouteilles vides, 3 personnes récupèrent ces bouteilles pleines *bidulées* et capsulées en sortie de chaîne, enfin ils les disposent par palette de 500.
Cette machine infernale et bruyante nous laisse quelques 15 minutes de répit au changement de chaque cuvée. Changement de couleur des capsules, ainsi qu’au changement de flacons pour les cuvées spéciales Rachais, Petraea et Prestige-Tradition, des différents formats demies et magnums, jéroboams et mathusalems, que, ces derniers grands flacons, nous faisons *à la main* avec un entonnoire – une *anchette* ( en terme vieux champagnard).
Un petit quart d’heure de silence réparateur, juste bercé par le doux ronronnement du chariot élévateur qui approvisionne les palettes de bouteilles vides et extrait-emporte les palettes de bouteilles emplies du divin nectar, pour les charger dans les camions qui vont rapidement les transporter à la cave en Vallée de la Marne.
Le fait de ne pas disposer de cave dans cette ancienne ferme de Cauroy, isolée dans cette monotone et morne plaine à céréales, nous oblige à une logistique transport lourde à mettre en place au moment du tirage : stock important de palettes, chariots élévateurs, camions, ainsi que les papiers DAA à assurer à chaque transport.
Il en est ainsi depuis 1976.
Je suis un peu rôdé, cependant cela me demande une mise place importante et précise avant *et* durant toute la mise en bouteilles, qui s’ajoute à la préparation des vins à tirer, des mixions, et des petits détails: couleurs des capsules, une palette de bouteilles défectueuses (peau d’orange, porcelaine, …), retard d’un camion sur l’horaire de chargement, panne d’un chariot élévateur, …
c’est stressant.
Aussi, pour me reposer un peu après ce coup de feu,
samedi matin, nous avions notre sortie-rencontre SlowFood pour aller visiter le domaine du Champagne Berèche.
En cette période de vacances, notre petit groupe restreint *d’escargots* champenois se retouvait à 9:00 au Craon de Ludes, où Raphaël nous accueillait à son caveau pour une dégustation commentée de ses vins clairs 2006, des sans malo vinifiés en cuves et fûts, puis ses cuvées classiques : Réserve, Blancs de Blancs, Extra-Brut Réserve, Cuvée du Centenaire Millésime 2000, Reflet d’Antan.
…. la suite dans ma prochaine note…