Tous les ans à pareille époque, en tout début d’année, je m’affaire à l’expédition des échantillons pour les différents guides des vins, ainsi qu’à remplir leurs formulaires.
Notre gamme composée de 8 cuvées classiques de base et millésimes, qui se déclinent en Brut et Brut Nature (non dosé) pour 4 d’entre elles… cela représente, à raison de 2 bouteilles par échantillon présenté, quelques 24 bouteilles (hors demi-sec) pour présenter notre déclinaison de 8 terroirs à chacun des éditeurs.
C’est dès Novembre qu’il faut anticiper ces demandes,
afin de mettre à remuer, puis ensuite en décembre à dégorger, à doser, pour enfin boucher liège et museler ces échantillons des toutes nouvelles cuvées et, ou, millésimes qui seront disponibles en cours d’année suivante.
Pas évident de devancer ces demandes qui, chaque année, arrivent tout début Janvier pour le Guide Vert de la Revue du Vin de France, puis ensuite, dans la foulée, fin Janvier c’est Hachette, Gault-Millau, … et puis Tom Stevenson avec son habituel *annual champagne tasting* pour Sotheby’s & Christie’s Wine Encyclopedias… et d’autres guides encore.
Soit, les premiers échantillons partent souvent avec une partie de vins dégorgés seulement depuis 1 mois, voir 1 mois et demi,
avec des arômes, des saveurs, un équilibre et une structure parfois encore totalement dissociés, suites au choc du dégorgement.
Ce choc du dégorgement correspond, pour les producteurs de vins tranquilles, à la *maladie de la bouteille* qui sévit durant 2-3 mois après la mise.
Il est nécessaire d’attendre au minimum 3 mois après dégorgement, pour que le vin retrouve toute sa stature, sa structure, que les arômes, les saveurs, la minéralité – la charpente retrouvent leur harmonie initiale, comme toutes les pièces d’un puzzle … que toutes les bulles s’imbriquent entre elles, le temps que chacune regagne sa place originelle. :o)
Aussi, chaque année, j’angoisse avec ces quelques flacons tout récemment dégorgés.
C’est avec inquiètude que je m’empresse de voir les résultats à la sortie des guides en septembre.
Les questionnaires varient d’une rédaction à l’autre.
Depuis 2 ans, en complément d’informations détaillées, le Guide du Vin Gault-Millau demande le certificat de contrôle de l’organisme certificateur pour les domaines qui revendiquent la culture Bio ou Biodynamique.
D’autres formulaires comportent différentes rubriques : surface du vignoble, répartition des cépages, mode de culture, mode de vinification, vendange manuelle, nombre de bouteilles produites par cuvée, le dosage en g./L., …
ou … rien du tout … juste l’intitulé accompagné des coordonnées du vigneron, l’adresse du siège social ou de la boîte postale, le nom de la cuvée et le prix du flacon.
Mais bon, c’est vrai que la vérité est au fond du verre,
peut-être certaines informations ne sont pas importantes pour le consommateur (?).
Les Rachais 2002 ne sont pas prêts à dégorger, encore trop fermés, il faudra les re-taster quand ils auront fait leurs Pâques, en Mai.
Aussi, je ne les ai pas présentés aux guides en ce début d’année.
Maintenant que la plupart des éditeurs ont reçu leurs échantillons, nous devons patienter jusque septembre pour connaître les résultats, les commentaires, les notations.
Pour voir ce qui est bon, ce qui l’est moins, et si on a bien travaillé.