Petit tour des vignes ce dimanche matin pour juger de la maturation, et surtout cette année humide, pluvieuse, moite et brumeuse (les brumes nous ont accompagnés tout au long de l’année, bien difficile de faire des photos par une lumière opaque et embrumée, encore plus difficile de maintenir un parfait état sanitaire en de telles situations), … pour juger de l’évolution du botrytris omniprésent, d’invasion galopante dès les premières gouttes de pluie.
Semaine dernière, nous avons établi la date de début de vendange au 20 septembre.
Date qui nous semblait un bon compromis (état sanitaire 2006 difficile / maturation – degrès naturels), il y a 10 jours, le temps nécessaire pour mobiliser le hordon de nos 30 vendangeurs.
Depuis 10 jours les degrès naturels ont bien évolué, des degrès potentiels voisins de 10°5 – 11°2, à ce jour, ce matin.
Mais, le botrytis a encore progressé.
Alors que j’essayais de détecter l’origine du foyer tout frais sur cette grappe,
d’établir un diagnostique, …
… un grain était perforé, et une larve de cochylis à tête noire, bien dodue, bien active, s’en échappait
pas très heureuse que je la déloge du grain où elle avait élu domicile.
Voici, probablement en partie, la cause de ces récents foyers de botrytis qui se sont développés.
Une 3eme génération tardive de cochylis, un troisiéme vol, une 3eme ponte.
Rare en Champagne, cette 3eme génération est plus courante dans le sud, les vignobles méditerranéens, aux températures plus chaudes …
Réchauffement de la planète ? canicule de Juillet ? …
Une date de vendange plus tardive compromettrait dangereusement la qualité du raisin, des moûts, … des futurs vins, un risque trop important à ne pas courir.
En l’état actuel, au regard des bons degrès qui se sont accumulés ces derniers 10 jours, on aurait pu commencer dès demain, lundi 18 septembre.
Mais bon, n’étant pas devin, il était bien difficile d’anticiper ces degrès.
Il faudra ronger son frein 48 heures de plus, angoisser encore 2 nuits supplémentaires, ainsi qu’à chaque veille de vendange.
Les vieux chardonnays de la parcelle des Rachais *lunaires* (*depuis 2001 et officiels, avec des papiers et des contrôles, depuis 2004) se tiennent bien.
Un joli tapis vert de mouron des oiseaux couvre le sol depuis mon dernier charrutage en juillet, qui prémunit de l’érosion, maintient l’activité des micro-organismes et des vers, ainsi qu’en finalité favorise l’enracinement, afin que les ceps puisent, profondément dans ce terroir, leur énergie pour exprimer la complexité des arômes et de la minéralité qui s’y cachent.
La parcelle de pinot noir voisine est à belle maturité, mais les foyers frais de cinerea en bas des rangs me font craindre pour les 2 jours et 3 nuits qu’il reste à courir.
Je trépigne d’impatience et d’angoisse.
C’est le trac habituel de chaque veille de vendange.
Pour informations actualisées au 15 septembre:
– Dates officielles des Vendanges 2006 en Champagne: Site de l’UMC / source CIVC